Première conférence - 24 juillet 1922..............................................11
Formation de l'économie sociale lors d'une vie économique
déjà complexe. Trois périodes. Angleterre 1er tiers du
XIXè siècle: pratique instinctive des rapports commerciaux. Allemagne
2è tiers: formation consciente de l'ère industrielle; 3è
tiers : époque de l'économie étatique. Opposition de l'Angleterre
et de l'Allemagne. Tripartition comme solution. Méthode de l'économie
sociale: concepts pondérables et impondérables. Vie économique
entre nature et capital. Conceptions vivantes: nécessité de l'économie
sociale. Intervention des limitations de l'État dans la vie économique.
Terre organisme économique, organisme social.
Deuxième conférence - 25 juillet 1922.............................................29
Impossibilité de concepts précis sur la formation
des prix d'achat et de vente. Trois facteurs de la production : nature, travail,
capital. Travail vu économiquement : nature modifiée par le travail,
valorisation I. Travail modifié par l'esprit, valorisation Il. Constante
derrière la fluctuation des prix. Polarité : nature et capital.
Troisième conférence - 26 juillet 1922.............................................46
Science économique, une science théorique
et pratique. Insertion du travail dans la vie sociale. Émancipation du
droit et du travail. Aspiration à la démocratie, à la division
du travail. La division du travail à l'effet anti-égoïste
et réducteur sur les prix. Exemple du tailleur (1). Altruisme objectif
dans la division du travail. Comment tirer hors du processus économique
le travail en tant que gain. Le salarié en tant qu'autarciste. Tendance
au renchérissement du travail tiré de la nature, tendance à
la réduction des prix par les travailleurs se servant du capital. Prix
moyen par les intermédiaires. Le capitaliste négociant.
Quatrième conférence - 27 juillet 1922 ...........................................63
Exemple du tailleur (2). Naissance du capital par la division
du travail. Exemple de la voiture. Capital 1er niveau, par émancipation
de la nature; 2è niveau, par émancipation du travail. Argent de
l'économie et argent du capital. Argent en tant qu'esprit devenu réalité.
Prêt, deuxième étape du processus. Fraction, nature et division
du travail, marchandise et valeur. Nature transformée par le travail
guidé par l'esprit. Méthode d'économie sociale: vision
intérieure du processus.
Cinquième conférence - 28 juillet 1922............................................84
Processus économique : valorisation, dévalorisation,
tension due à la consommation. Crédit personnel, gages, facteurs
de baisse ou de renchérissement. Investissement du capital dans les biens-fonds,
apparition de plus-value fictive. Partie non utilisée du capital ayant
le rôle de "semence". Nécessité des associations
réglant le processus économique par répartition juste des
travailleurs. Le nombre de travailleurs d'un domaine particulier détermine
le prix.
Sixième conférence - 29 juillet 1922 ..............................................102
Formule du "juste prix". Intérêts élevés:
renchérissement de la réduction des biens, diminution de la valeur
du sol. Travail de l'esprit : improductif, consommateur en regard du passé;
productif en regard de l'avenir. Nécessité de " purs consommateurs".
Payer prêter, donner, concepts nécessaires pour une économie
saine. Liberté et semi-liberté de la vie culturelle. Vie culturelle
et économique. Associations pour régulation des donations.
Septième conférence - 30 juillet 1922 ............................................120
Trois facteurs d'activité économique: donation,
achat, prêt; trois facteurs stables: travail, sol, capital. Seul l'échange
fait naître la valeur en économie. Salaire comme relation d'achat.
Prix foncier conditionné par des rapports de forces. Relation de prix
de la production foncière à l'industrielle. Rente foncière
et le principe de l'autarcie en agriculture. Tendance de l'entrepreneur de dévaloriser
le capital. Tensions sociales dues aux divergences de prix des produits agricoles
et de ceux créés par le libre arbitre des hommes. Mouvements contraires
dans le circuit économique: des moyens de production aux capitaux d'entreprises
et des marchandises. Associations pour parer les difficultés au sein
du processus économique.
Huitième conférence - 31 juillet 1922..............................................138
Rectification de quelques concepts économiques. Offre
et demande, concepts fragiles. Trois équations. Argent, élément
juridique sur le marché. Échange entre droit et marchandise; entre
faculté et droit: impossibilité réelle d'aujourd'hui. Plus-value,
concept moral, non économique. Jugements réels sur le processus
économique possible par des associations. L'argent est absent du troc.
Neuvième conférence - 1er août 1922 ............................................157
Apparition de certaines valeurs. Prix du seigle. Prestations
médicales. Triple productivité du capital : achat, prêt,
don, ce dernier le plus productif. Capital commercial en Angleterre, capital
d'emprunt en France, capital industriel en Allemagne. Situation de l'homme à
cet égard. Système bancaire, circulation monétaire sans
élément concret.
Dixième conférence - 2 août 1922 .................................................175
Le gain. Gain des deux parties dans l'échange. Passage
d'une marchandise à l'état de monnaie. Aspiration et impulsion
animant le processus de l'économie. Conditions de réciprocité
d'antan remplacées par l'intérêt. Des représentations
imagées pour saisir l'économie méthodiquement. Intelligence
intrinsèque et sens social objectif dans des associations. Intérêt
personnel. Désintéressement objectif au lieu de morale subjective.
La vie économique entre la vie du droit et celle de l'esprit.
Onzième conférence - 3 août 1922 ...............................................195
Développement de la vie économique : de l'économie
agricole privé à l'économie nationale, au commerce mondial,
à l'économie mondiale. Obstacle étatique. Angleterre en
tant que puissance économique dirigeante. L'activité pensante
incapable de suivre le fait économique. L'économie mondiale. La
durée des biens et celle de la monnaie. Rapport entre l'offrant et le
consommateur de la nourriture. La nécessité des dons en économie
fermée. Nécessité d'incorporer le capital à des
institutions de caractère culturel, spirituel.
Douzième conférence - 4 août 1922 ..............................................215
Formation des prix : facteur subjectif, processus objectif.
Monnaie, ses antécédents, elle permet l'échange; née
de la marchandise, sans réalité, elle devient sa concurrente.
En tant que monnaie de financement elle acquiert sa valeur grâce à
l'esprit humain. Comme monnaie de donation, elle est utilisée pour l'éducation
ou des fondations, empêchée ainsi de se capitaliser dans le domaine
foncier. Passage de monnaie de prêt à celle de don. Métamorphose
des valeurs en circulation. Vieillissement et mort de l'argent. Utilisation
de la monnaie se dépréciant rapidement, comme monnaie de donation.
Maîtrise de l'argent par des associations qui équilibrent l'emploi
et la création des monnaies distribuées à l'achat, au prêt,
au don.
Treizième conférence - 5 août 1922 ...............................................235
La valeur économique des productions de l'esprit. Collectionneur
d'autographes. Point de départ de toute économie : travail du
sol. Exemple d'économie villageoise avec des travailleurs de domaine
spirituel. Appréciation du travail de l'esprit d'après le travail
qu'il permet d'économiser. Lutte entre le travail corporel et la rationalisation.
Dévalorisation du travail corporel face à celui de l'esprit. Rapport
entre production du sol et production de l'esprit.
Quatorzième conférence - 6 août 1922 ..........................................252
Images vivantes au lieu de conceptions dogmatiques dans les rapports
prix - monnaie. Monnaie comme comptabilité universelle. Valeur scripturale,
valeur réelle. Argent, moyen d'échange. Perturbations résultant
de méconnaissance du caractère de l'argent. Monnaie comme indicateur.
Travail corporel dans la nature, formateur de valeur économique. Monnaie
expression de l'ensemble des moyens de production existants. Monnaie basée
sur la nature. Concept du moyen de production. Bases de prix : rapport de la
population et de la surface cultivable du sol. Au lieu de vérité
, droit, pratique de la vie, régissent aujourd'hui: phrase, convention
et habitudes routinières.
IMPULSIONS DU PASSÉ ET D'AVENIR
DANS LA VIE SOCIALE
ARRIÈRE-PLANS SPIRITUELS
DU PROBLÈME SOCIAL
Première conférence - Dornach, 21 mars 1919
.................................9
Le besoin de spiritualité parmi les hommes. La pensée
naturaliste tend à détruire l'organisme social. L'accumulation
du capital est un foyer de révolution. La triple organisation sociale
est l'objet d'une revendication inconsciente. Comment faire disparaître
les différences entre les classes sociales. La gestion de la monnaie.
L'étalon monétaire.
Deuxième conférence - 22 mars 1919.............................................38
L'organisme humain et l'organisme social. Les trois organisations.
Le nationalisme, impulsion anti-sociale. Le déclin de la vie spirituelle
exige sa libération des emprises de l'économie et de la politique.
La prédominance de la vie économique. Technique et capital. Un
règlement d'avenir des problèmes internationaux.
Troisième conférence - 23 mars 1919..............................................57
L'activité des anges, des archanges et des Archées
dans la vie spirituelle, la vie juridique et la vie économique. Comment
interpréter la réincarnation. Désir de purification de
la culture rationaliste chez les âmes descendant s'incarner.
Quatrième conférence - 28 mars 1919.............................................74
Comment parler aux morts. Passage de l'abstrait au concret.
Rapports de la vie intérieure de l'âme avec la question sociale.
Comment représenter l'être spirituel humain. A l'écoute
du génie de la langue. L'eurythmie est en rapport très étroit
avec l'évolution de notre culture. Le retour à la concrétisation
du langage par la représentation imagée, tel est notre devoir
au cours de la 5 ème période post-atlantéenne. La trinité
humaine.
Cinquième conférence - 29 mars 1919............................................98
Les fondements spirituels de la question sociale. Le rôle
de l'inconscient et du conscient dans la vie communautaire des hommes. La nécessité
d'une compréhension intérieure de la vie sociale doit être
l'objet d'un enseignement à l'école. La culture spirituelle en
images de la vie populaire doit remplacer la culture abstraite d'aujourd'hui.
La vie inspirée et intuitive des 6ème et 7ème époques
fait déjà l'objet d'impulsions mélangées à
notre époque. Le génie créateur du langage, le sens créateur
du langage et le sens créateur individuel sont déjà à
l'uvre. Le langage de la nature. Les trois éléments du langage.
Sixième conférence - 30 mars 1919...............................................123
La question sociale est une tâche historique mondiale
de notre époque. Nous devons nous détacher de nous-mêmes
à l'avenir Le développement de la personnalité est un obstacle
croissant à la compréhension mutuelle entre les hommes. En se
détournant de la vie spirituelle, les hommes tendent au naturalisme de
l'art. Le sens animique de l'art. La compréhension sociale naît
de l'intérêt que nous portons à ce qui se passe à
l'extérieur de nous-mêmes.
Septième conférence - 5 avril 1919.................................................142
Les idées superficielles engendrent la confusion
dans le monde. La vague de confusion est provoquée par Ahriman. Certaines
personnes profitent de la confusion et comptent sur elle. Les rapports entre
le cur physique et le curéthérique se relâchent
depuis l'année 1721. Celui dont la compréhension du monde spirituel
reste naïve matérialise le cur de l'humanité. Le rapport
entre le curéthérique et le monde spirituel naît de
la recherche de la connaissance spirituelle.
Huitième conférence - 6 avril 1919..................................................163
A l'Est, Bakounine et Gorki ont posé sérieusement
la question. qu'est-ce que l'Homme, le surhomme de Nietzsche n'est qu'un leurre.
Il est impossible de tirer une connaissance de l'homme de la culture du 19ème
siècle. Les trois aspects de la vie humaine: les dons innés, les
relations d'homme à homme, l'expérience. Le caractère individuel
de l'homme s'exprime par son expérience acquise, celle-ci permet de le
juger.
Neuvième conférence - 11 avril 1919...............................................188
L'humanité entière se prépare à
franchir le seuil. La pensée, le sentiment et la volonté de l'humanité
se feront plus distincts. Fritz Mauthner. La science naturaliste doit son développement
à son absence de pensées. La vie idéelle n'est qu'un fantôme
de la réalité. La volonté de pensée pousse les fantômes
de l'âme dans notre inconscient. Le passage du seuil par l'humanité
provoque une scission de la vie de l'âme. La triple organisation de l'âme
individuelle est conditionnée par la triple organisation sociale.
Dixième conférence - 12 avril 1919.................................................210
La bourgeoisie de l'Europe Centrale a remplacé les
hommes de l'époque de Niebelungen. L'époque de cette bourgeoisie
prend fin actuellement. Les chefs des principautés territoriales de l'Europe
Centrale et leurs vassaux ont vécu leur décadence au milieu de
la bourgeoisie en conservant l'âme des Niebelungen. Frédéric
le Grand et Gœthe Henri IV et Walther von der Vogelweide. La collaboration
de la tendance ahrimanienne de l'industrie moderne, sous la forme de la technique
et du capitalisme, avec la race dégénérée des Niebelungen
a conduit l'Europe Centrale vers son déclin. Le passage du seuil correspond
au franchissement de la porte de la mort.
Onzième conférence - 13 avril 1919...............................................
230
Depuis la fin du 18ème siècle, l'humanité
porte la triple organisation de l'organisme social dans son subconscient. L'époque
de la bourgeoisie de l'Europe Centrale était un reflet d'âme mais
il lui manquait l'esprit. La méconnaissance des besoins de l'esprit dans
la vie sociale de l'Europe Centrale, le manque d'autonomie de la vie spirituelle,
ont provoquédes situations catastrophiques. La science naturaliste, privée
de spiritualité depuis le 15ème siècle, doit donner lieu
à une reconnaissance de l'esprit. Les âmes qui descendent s'incarner
depuis le début du 15ème siècle ne sont plus attirées
par une race humaine mais par des conditions géographiques déterminées.
Le mode de penser asiatique projette une lueur claire vers le cosmos. La pensée
occidentale donne naissance à des pulsations de vie dans le cosmos.
Douzième conférence - 14 avril 1919..............................................257
La recherche spirituelle scientifique éveille notre
compréhension à l'égard de la question sociale. L'être
humain est double. Notre être intérieur vit dans le système
métabolique et la partie inférieure du système rythmique.
Le système neuro-sensoriel est voué à une forte extériorisation.
L'homme se libère lui-même en développant ses intérêts
pour les affaires de l'humanité. La bourgeoisie s'est privée de
tout sens social par manque de volonté à l'égard de la
question sociale. L'idée de la triple organisation sociale ne peut pas
être réalisée à l'intérieur d'une secte. Il
ne s'agit pas de songer à des réformes abracadabrantes dans le
domaine social, mais d'expliquer largement au monde ce qui s'oppose à
l'organisation sociale. La Société anthroposophique doit rayonner
puissamment en expliquant les nécessités sociales. Mission de
la Suisse.
L'ÊTRE HUMAIN DANS L'ORDRE SOCIAL
INDIVIDU ET COMMUNAUTÉ
Note du Traducteur.........................................................................7
L'ÉVOLUTION DE LA VIE SOCIALE DANS L'HUMANITÉ :
Première conférence, Oxford, 26 août 1922......................................9
Ce que les pensées ont d'insuffisant vis-à-vis
de la complexité de la vie sociale actuelle ; la nécessité,
à l'époque présente, de discerner l'action du passé
et les germes de l'avenir. L'évolution sociale de l'humanité :
le courant des théocraties orientales ; leur régulation homogène
par l'inspiration divine. Le courant de la vie étatique et son caractère
juridique (Rome) ; apparition du commerce, des métiers, du travail ;
la pensée dialectique et logique ; jurisprudence et théologie.
Développement de la pensée scientifique moderne. Naissance et
développement du marxisme ; son action sur la Russie. - Le troisième
courant, occidental, celui de la vie économique portant l'empreinte de
l'industrialisation et de la machine.
IMPULSIONS SOCIALES DU TEMPS PRÉSENT :
Deuxième conférence, Oxford, 28 août 1922....................................29
Genèse du livre Fondements de l'organisme social. Vie
spirituelle, vie étatique et vie économique ; leur collaboration
sous des formes différentes en Europe du Centre et en Europe occidentale.
Accès au jugement social par la formation d'" associations "
THÉOCRATIE : " DIEU L'A VOULU " ; L'ÉTAT DES MÉTIERS :
" Les hommes doivent régler cela entre eux " ; l'ère de l'industrialisme libéré de tous les liens, l'homme s'appuie sur sa propre humanité. - Pensée abstraite des " hommes de la pratique " dans le champ social. Nécessité de donner à l'homme un nouveau contenu spirituel conquis par un esprit libre. Affranchissement de toutes les représentations liées au métier et au rang social dans le courant juridique. Une spiritualité vivante et exerçant une action homogène jette un pont par-dessus les abîmes entre les hommes. Le non-social dans le traditionalisme.- Les Fondements, livre de la volonté et du cur.L'ÊTRE HUMAIN DANS L'ORDRE SOCIAL : INDIVIDU ET COMMUNAUTÉ :
Troisième conférence, Oxford, 29 août 1922....................................51
Notre époque de transition : affranchissement de
tous les liens, pour ne plus être qu'un homme libre. Nécessité
d'une conception du monde fondée sur la liberté. Conscience morale
et intuition morale individuelle. Éducationà la confiance en autrui
; amour humain, jugement universel. Il faut apprendre à penser "
en cercle " et non pas selon la ligne droite d'un programme. Un malentendu
: les Fondements ne sont pas une reprise de la répartition platonicienne
en classes. Au lieu d'une répartition des humains en classes, articulation
de l'organisme social grâce aux institutions qui permettent à l'action
des hommes d'intervenir et de se poursuivre dans l'ensemble social. Les trois
éléments de l'organisme social. Exemples d'une pensée vivante
de leur développement : capitalisme ; travail ; nature de l'argent. Ramener
le penser dans la vie. - Remerciements.
Notes...........................................................................................73
Bibliographie.................................................................................79
I. La montée de l'âme de conscience..............................................11
La véritable réalité est derrière
les événements. Les plus importants sont les grands tournants
de l'évolution où la vie de l'âme passe d'une certaine attitude
à une autre - Le catholicisme, impulsion universaliste au Moyen-Age.
Sa force de suggestion. Son expansion et confrontation avec le Saint Empire
romain germanique - Symptômes des temps nouveaux : l'installation du pape
en Avignon (1303), l'anéantissement de l'Ordre des Templiers, les migrations
mongoles - Existence d'un complexe plus ou moins homogène qui donne naissance
à la France et à l'Angleterre. Apparition du sentiment national
générateur de communauté - Activité colonisatrice
de l'Europe du Centre en direction de l'Est et des territoires slaves. Du XIIIè
au XVè siècle, naissance des villes indépendantes. Préparation
du parlementarisme en Angleterre, effet du travail de l'âme de conscience
qui prend le caractère d'une impulsion nationale - A l'Est, naissance
de l'ensemble russe à partir d'éléments anciens - Au début,
l'âme de conscience naissante amène une improductivité de
l'âme. La rébellion de la personnalité humaine contre le
catholicisme universaliste n'apporte pas d'idées nouvelles - Nuances
différentes de la personnalité en voie d'émancipation en
France, où l'évolution, centrée sur l'élément
personnel dans l'âme, aboutit à la Révolution de 1789, et
en Angleterre, où elle aboutit au libéralisme et à l'expansion
vers le monde extérieur - Une personnalité caractéristique
de l'âme de conscience : Jacques Ier, roi d'Angleterre.
Il. Les symptômes à l'époque moderne...........................................33
En France, affermissement de l'idée d'État.
Louis XIV - La triple impulsion de la Révolution française : liberté,
égalité, fraternité - Comment elle doit être comprise
- La Révolution : une âme sans corps; Napoléon : un corps
sans âme - L'être humain à la recherche d'un nouveau centre
de gravité. Trois voies : liberté laissée à l'homme
de suivre les impulsions de progrès, frein mis à l'aspiration
vers l'âme de conscience par l'influence suggestive de Rome, anéantissement
de cette aspiration par ce qui deviendra plus tard la franc-maçonnerie
- Sous l'action de ce contre-courant en provenance des sociétés
secrètes, l'impulsion de la personnalité s'émousse, l'âme
et l'esprit n'agissent plus - Le socialisme, symptôme essentiel de l'époque
moderne. Sa triple conviction : théorie de la lutte des classes, conception
de la plus-value, matérialisme historique - Un autre symptôme essentiel
: la création de problèmes insolubles.
III. Aspects caractéristiques de symptômes à
l'époque moderne........54
Le machinisme. La colonisation engendrée par la technique.
Son importance : elle contribue à effacer entre les humains, sous l'impulsion
de l'âme de conscience, des distinctions reposant sur le passé
- Différence entre l'observation et l'expérience. Les conquêtes
de la technique introduisent dans la vie sociale un élément de
mort. Par contre-coup, l'homme peut développer l'âme de conscience.
Conscience et phénomène de mort sont intimement liés -
Le parlementarisme aboutit à l'effacement de la personnalité dans
l'acte de voter - Le mystère de la naissance et de la mort nous éclaire
sur notre époque. L'âme de conscience remplacera par la connaissance
du suprasensible les instincts autrefois implantés dans l'âme par
les dieux - Nécessité pour l'homme de développer son Moi
et le germe du Soi -Esprit - Connaissance de la périphérie et
des liens avec le Cosmos.
IV. Importance historique de la pensée scientifique...........................70
Différence entre l'observation de la nature et la
connaissance qu'en donne l'expérimentation - Le fait historique révèle
une réalité à l'arrière-plan; son étude conduit
vers le suprasensible - Le complément du travail de l'âme de conscience
: une ouverture vers le monde spirituel - Les symptômes dans la Révolution
russe : la bourgeoisie dépourvue d'idées en a fait un phénomène
d'aspiration, non de pression - Le prolétariat, son intérêt
pour l'histoire, sa conception du monde comme un grand mécanisme - Les
idées libérales vers 1840; elles ne sont pas accueillies par la
bourgeoisie - Nécessité actuelle d'un intérêt vif
pour l'autre humain : voir ses fautes, rester positif - Naissance et mort pendant
la quatrième époque post-atlantéenne, leur insertion dans
la vie sociale aujourd'hui - Le rôle du mal.
V. L'élément suprasensible dans l'étude de
l'histoire.........................87
Lien entre les mystères du mal et de la mort et le
Mystère du Golgotha. Rôle secondaire et rôle essentiel du
mal - Développement nécessaire de l'intérêt pour
autrui. Rôle de l'art dans cette évolution - Comment à l'avenir
les humains se percevront et se comprendront - Les forces qui se développeront
ainsi n'atteindront leur épanouissement que dans les incarnations ultérieures
de la Terre : Jupiter, Vénus, Vulcain.
VI. A propos de la réédition de " La Philosophie
de la Liberté ".........101
Rudolf Steiner et ses premiers travaux sur Gœthe - Son
séjour à Weimar - A Berlin : le " Magazin fùr Literatur
". Pharisaïsme de ses lecteurs - Une nouvelle tribune : l'Université
populaire de Berlin. Le socialisme asservi à la science positiviste.
Il ne laisse pas de place à la liberté - Les rapports avec la
Société Théosophique. Nécessité d'une science
de la liberté - La morale fondée sur l'activité intérieure
de l'individu (individualisme éthique).
VII. A propos de la nouvelle édition de "Gœthe
et sa
conception du monde ".................................................................121
Pourquoi donner le nom de " Goethéanum "
à notre édifice - Nécessité d'y voir clair dans
les choses - L'Allemand d'Autriche à l'époque où Rudolf
Steiner était écolier, puis étudiant - Le goethéanisme
est isolé. Traits caractéristiques de l'attitude de Gœthe : une
base scientifique solide, une vision intuitive de la nature conduisant à
l'art, l'âme de l'homme conçue comme le lieu où l'esprit
peut se contempler lui-même - Universalité de Gœthe
VIII. Impulsions religieuses de la Vè époque post-atlantéenne..........141
Les trois évolutions. Leur croisement en l'homme
- Le rajeunissement de l'humanité et l'âme de sensibilité
- Développement de l'âme de conscience - Évolution des âmes
des peuples - Peuple du Christ, peuple de l'Église, peuple des loges
- Romanisme et mouvement jésuite - Les exercices spirituels d'Ignace
de Loyola - Le contrepôle du mouvement jésuite est le goethéanisme.
IX. Lien profond entre les impulsions en Europe et celles
de l'époque présente....................................................................156
Interférences des trois courants d'évolution
: celui de l'humanité dans son ensemble, celui de l'homme pris individuellement,
celui des âmes des peuples - Action de l'impulsion du Christ aux trois
niveaux - Gœthe et l'atmosphère du Graal : les trois galeries de tableaux
dans le " Wilhelm Meister " - Arianisme et athanasisme - Les Celtes
et leur principe d'un souverain, impulsion organisant la collectivité
par une aristocratie - Le courant du roi Arthur et de la Table Ronde - Le courant
du Graal - Le socialisme crée des remous, mais il est l'élément
porteur d'avenir - Conditions d'un développement sain du socialisme :
réaliser la fraternité dans l'organisme social, la liberté
de la pensée religieuse, l'égalité dans le domaine de la
connaissance.
Notes .........................................................................................183
L'HISTOIRE DE L'ART
REFLET D'IMPULSIONS SPIRITUELLES
Avant-propos de l'éditeur suisse ....................................................15
Note des traductrices ...................................................................19
Première conférence, Dornach, 8 octobre 1916................................21
La métamorphose de la conscience humaine dans
l'art de la Renaissance italienne qui prend forme au passage de la quatrième
à la cinquième époque post-atlantéenne :
Cimabue, Giotto et autres maîtres italiens.
Jusqu'au deuxième millénaire du christianisme, il s'agit d'éveiller les forces imaginatives capables de rendre perceptible aux sens la réalité supraterrestre. Le personnage du Sauveur développé en Grèce. L'activité artistique fécondée par l'imagination orientale est transportée en Italie. L'art de Cimabue : conceptions d'un monde supraterrestre nées de la faculté du visionnaire. Avec Giotto, nouvelle conception artistique du monde; son lien intérieur avec François d'Assise, qui inaugure dans l'âme la faculté de sentir ce qui est matériel. Caractère foncier de la cinquième époque post-atlantéenne : la vie au sein de la réalité terrestre-matérielle. Giotto : le sentiment qui accompagne le devenir de la réalité naturelle sur la terre contient un élément platonicien. Ensuite, un élément théologique aristotélicien pénètre dans le sentiment, tendance à la systématisation, à l'allégorie; composition à trois niveaux : le Gouvernement de l'Église (école de Giotto), la Dispute de Raphaël. Le double courant : l'élément individualisant et réaliste s'émancipe de l'élément spirituel. Masaccio, Ghirlandajo le spirituel représenté de façon naturaliste; Fra Angelico, Botticelli : l'élément psychique représenté de façon naturaliste; allégorie . Camposanto,Traini composition : le Pérugin entre autres. Fusion de tous les éléments dans la conquête de l'humain par les grands maîtres de la Renaissance. Léonard de Vinci : la Cène. Raphaël : Sainte Cécile.
Deuxième conférence, Dornach, 1er novembre 1916
....................... 51
Les trois grands maîtres de la Renaissance : Léonard de Vinci - Michel-Ange - Raphaël.
Les trois grands de la Renaissance sont, au point de vue artistique, un point de départ de l'époque moderne, et en même temps une vue d'ensemble de la précédente. A l'inverse des artistes modernes, leurs créations naissent de l'ensemble de la vie spirituelle de leur temps. Par sa sensibilité, Léonard vit encore dans le passé, mais, à l'inverse du sentiment de la nature chez François d'Assise, il aspire à comprendre cette nature, à utiliser ses forces, précédant ainsi de loin son époque. Michel-Ange participe pleinement à la vie politique de son temps; il transporte Florence à Rome, mais vit ensuite à Florence le bouleversement qui remplace le caractère sacramentel par le caractère commercial. Le Jugement dernier de la chapelle Sixtine vient protester là-contre. Venant d'Urbino, Raphaël, avec sa délicate vision de la nature et de l'homme, introduit dans l'évolution en cours un élément artistique chrétien. L'activité commune des papes et des princes avec les artistes exprime ce que l'histoire humaine recèle nécessairement de tragique, et qui doit se manifester par des déséquilibres.
Troisième conférence, Dornach, 8 novembre 1916............................85
Éléments fondamentaux d'une compréhension
de l'impulsion artistique de l'Europe du Centre et du Nord. Opposition et liens
entre l'art du Centre-Nord et l'art du Sud :Sculpture et peinture en Allemagne
jusqu'à Dürer et Holbein - Raphaël.
En opposition avec l'impulsion imaginative du Sud, ancrée dans l'appréhension de la forme calme et dans la composition, l'impulsion imaginative du Nord recherche l'événement, expression de la volonté, signe de l'âme humaine. Les miniatures des livres de messe sont la transition naturelle entre le signe, le mot, et l'image. L'imagination active née de l'impulsion volontaire venant du Nord, des Normands, et une impulsion mystique venant du Sud, d'Espagne et de la France méridionale. En Europe du Centre, l'élément volontaire se rebelle contre le romanisme et le gothique au bénéfice de l'expression de l'âme individuelle. Contrastes dans les couleurs entre le Sud et l'Europe du Centre. L'élément magique du clair-obscur dont naît un lien entre l'homme et le caractère naturaliste, élémentaire. Dürer, personnalité unique dans le cours de cette évolution centre-européenne. La fusion de l'impulsion romane avec l'impulsion médiévale a son point de départ dans la sculpture de Naumburg, de Strasbourg, etc., et dans la peinture des maîtres de Cologne, de Stephan Lochner à Grünewald. Dürer, un artiste éminent du Moyen Age. Les compositions nées de la lumière et des ténèbres. Holbein est par contre un réaliste de ce qui est extérieur.
Quatrième conférence, Dornach, 15 novembre 1916........................109
Grandeur et autonomie de la création artistique
dans le Nord en regard de l'art italien de la Renaissance : La sculpture en
Allemagne et aux Pays-Bas - Michel-Ange.
L'art nordique centre-européen de l'élément mobile de l'âme. Le jugement artistique actuel souligne le caractère narratif, la compréhension du caractère spécifiquement artistique fait défaut. L'art s'isole de l'ensemble de la vie culturelle pour vivre sa vie propre. Dans l'art de l'Europe du Centre s'exprime la pénétration du christianisme dans les éléments affectifs de la vie de l'âme. L'art de la Renaissance méridionale aspire à développer la beauté des personnages chrétiens; les artistes du Centre de l'Europe s'adaptent affectivement à la compréhension de l'histoire de la Passion et de ses éléments dramatiques, tragiques. Une plongée lente et silencieuse dans les profondeurs de la vie de l'âme et de ses formes artistiques s'effectue du XIIIè au XVIè siècle et atteint son apogée dans les Passions de Dürer. Le type du Christ élaboré par Dürer est aussi profondément humain qu'est surhumain le type du Christ byzantin. Raphaël élève au-dessus du niveau humain ce qu'il peint. Van Eyck plonge l'humain dans les profondeurs de la nature humaine. Les groupes de la Crucifixion montrent comment, dès le début du XIIIè siècle, l'histoire de la Passion a pleinement fusionné avec la vie de l'âme en Europe du Centre. Tandis que dans l'art du Sud le vêtement s'adapte au corps humain, il apparaît plutôt dans l'art centre-européen comme le prolongement de la vie intérieure. L'approfondissement de la vie de l'âme s'exprime dans les rapports entre les personnages : Marie, Jean et d'autres personnages sacrés et temporels. Interférences entre les éléments temporels et les éléments religieux : L'Église et la Synagogue, le Cavalier de Bamberg. La caractéristique individuelle des statues de Claus Sluter à Dijon au début du XIVè siècle. Comparaison du Moïse de Sluter avec celui de Michel-Ange créé un siècle plus tard. En Allemagne, cheminement de l'évolution jusqu'à Riemenschneider et Stoss. Le peintre Hans Baldung Grien présent à Rome au moment de l'activité de Raphaël et de Michel-Ange. Un exemple isolé du tournant pris par la civilisation entre l'époque de l'âme de raison et de cur et celle de l'âme de conscience.
Cinquième conférence, Dornach, 28 novembre 1916........................127
Un phénomène unique dans l'histoire de
l'humanité : Rembrandt.
Tentative insuffisante de celui que l'on appelait l' "
Allemand de Rembrandt " pour attirer l'attention sur l'importance d'une
nouvelle compréhension de Rembrandt pour l'histoire spirituelle du XIXè
siècle. Rembrandt ne peut être compris que par l'étude approfondie
de ses origines, ancrées dans la nature des peuples de l'Europe du Centre:
la mise en valeur de l'individualité humaine et de la liberté
de l'homme se développe en restant dans une ample mesure indépendante
de l'arrière-plan historique, et par une production personnelle unique
en son genre. Rembrandt est totalement l'artiste de la cinquième époque
post-atlantéenne, qui regarde entièrement l'objet de l'extérieur,
mais en l'accompagnant de sa plénitude intérieure. Ce qui vit
et agit dans l'espace prend forme plastique dans le clair-obscur, dans la lumière
et les ténèbres, et c'est là qu'en quelque sorte la couleur
prend naissance. L'originalité de Rembrand réside dans la grandeur
spirituelle de ses figures. La mort de sa femme Saskia marque d'une profonde
césure la vie de Rembrandt, mais lui apporte aussi le véritable
approfondissement de l'âme et la grandeur artistique. On suit la marche
progressive de son travail créateur de cinq ans en cinq ans. Deux composantes
essentielles : les formes créées inspirées par la lecture
directe de la Bible, et non par la légende; les autoportraits, qui recherchent
l'harmonie entre ce qui vit en l'être et ce qu'on peut observer de l'extérieur.
- L'art des gravures de Rembrandt est aussi important que sa peinture.
Sixième conférence, Dornach, 13 décembre
1916...........................149
L'action de l'âme de conscience et son émergence
dans l'art de la cinquième époque post-atlantéenne : Peinture
hollandaise du XVè siècle notamment.
On peut suivre dans chaque détail l'action de l'âme de conscience dans la peinture hollandaise. Ce qui est caractéristique, c'est la représentation orientée selon le point visuel du spectateur. Le traitement de l'espace par niveaux successifs est élevé par Brunellesco en particulier jusqu'à l'art rigoureux de la perspective. Dans le Sud, l'élément compositionnel atteint une haute perfection dans l'ordonnancement en perspective des groupes. Le Nord tend à faire apparaître à la surface des corps l'élément psychique individuel par une coloration baignée de lumière. La peinture à l'huile des frères van Eyck, point de départ du principe artistique naturaliste de l'Europe du Centre. C'est l'époque de la formation des villes individuelles. La nature bourgeoise nordique-flamande gagne l'aristocratisme du Sud. L'exemple du Retable de Gand : l'élément individuel apparaît sous une forme grandiose à travers les représentations chrétiennes traditionnelles. Des influences venues de France apparaissent nettement chez des contemporains et leurs successeurs, mais l'exemple des van Eyck reste évident. De nouveaux éléments dus à l'influence compositionnelle du Sud apparaissent au cours du XVIè siècle dans cette direction.
Septième conférence, 2 janvier 1917..............................................171
Motifs de Noël à travers plusieurs siècles
: La Nativité - L'Adoration des bergers - L'Adoration des rois - La Fuite
en Égypte. Mosaïques - Miniatures - Maîtres italiens, hollandais
et allemands.
L'évolution progresse de la représentation des premiers siècles chrétiens, de la traduction d'lmaginations Spirituelles, jusqu'à la conception naturaliste, devenant toujours plus humaine, des personnages sacrés de la Renaissance. La " Nativité " et l'" Adoration des bergers " son en rapport avec le courant de l'Évangile de saint Luc, que la sensibilité comprend grâce à l'influence encore perceptible des Mystères nordiques. L' "Adoration des rois " et la " Fuite en Égypte" appartiennent au courant de l'Évangile de saint Matthieu. La mission des Mages exige une faculté de compréhension gnostique que pourra seule développer à nouveau la science de l'esprit. Ce qui caractérise les deux groupes, c'est que les tableaux anciens montrent les événements en rapport avec le monde spirituel, loin de tout naturalisme, et relevant d'une sphère supérieure, puis se rapprochent progressivement de l'élément naturaliste dans une imprégnation plus intime de l'âme. Dans le Sud, c'est le type qui reste fortement marqué, dans le Nord, c'est le caractère individuel.
Huitième conférence, Dornach, 17 janvier 1917...............................185
Particularités que font apparaître les
idées sur les artistes du Sud et du Nord de l'Europe : Raphaël -
Dürer et autres maîtres allemands.
Derrière Raphaël s'ouvrent les grandes perspectives de la conception du monde de la quatrième époque post-atlantéenne finissante. Quelque chose des lois cosmiques est à l'uvre dans son activité créatrice, que jalonnent des cycles de quatre ans. Jusqu'à nos jours, les concepts artistiques ont pris forme pendant la Renaissance italienne, dont l'expression la plus haute est Raphaël. Son uvre achève et en même temps élève à un degré supérieur une puissante tradition artistique. Devant Raphaël, on peut dire : " La vérité artistique rend vraie toute chose. " Chez les maître allemands de la même époque, aucune tradition ne parle, mais bien la tentative d'exprimer directement ce qui habite les âmes. Chez Dürer, il y a à l'arrière-plan la vie centre-européenne, la liberté des villes qui vient à la rencontre de la Réforme. Ses tableaux font apparaître ce qui jaillit de l'âme humaine avec une force élémentaire. Exemples de l'Apocalypse et de la ferveur particulière des Passions. Le phénomène de la mort, expression du développement de l'âme de conscience, liée au physique, préoccupe les âmes: Danses macabres. Moser et Multscher sont des exemples caractéristiques de la difficulté à mettre en accord les lois de la perspective, provenant de la tradition artistique du Sud, avec leur propre vécu intérieur et leur sentiment. Chez les peintres souabes, germes d'une perspective engendrée par le clair-obscur. Les talents originels de la nature allemande, qui apparaissent dans une assimilation plus intime du christianisme, trouvent leur expression dans les tableaux nés de la sensibilité.
Neuvième conférence, Dornach, 24 janvier 1917..............................211
L'art de la quatrième époque post-atlantéenne
revécu dans celui de la cinquième : La sculpture en Grèce,
à Rome et durant la Renaissance.
Le " créer comme la nature ", que Gœthe supposait chez les artistes grecs de la quatrième époque post-atlantéenne, se transforme chez lui, représentant de la cinquième époque, en une recherche des lois régissant le devenir du monde qui l'amène à découvrir la plante primordiale, la théorie de la métamorphose. L'effort de Gœthe pour appréhender de façon vivante le spirituel dans la nature lui faisait déjà pressentir dans les reproductions imparfaites de la sculpture grecque qu'elles représentaient l'activité invisible du corps de vie de l'homme, ce que l'artiste ressentait en lui-même, et non les formes extérieures. Travailler d'après un modèle n'est devenu possible qu'à la cinquième époque. La sculpture grecque évolue, elle part d'une pleine appréhension du corps vivant telle que la forme humaine est élevée merveilleusement au niveau du divin, pour passer à l'aspiration à rendre plus fidèlement les formes de la nature. Ce cheminement part du calme paisible des uvres anciennes pour arriver au dynamisme mouvant des plus tardives. Au IVè siècle après J.-C., les dieux apparaissent alors ayant glissé vers l'être humain. Une création tardive comme le Groupe du Laocoon, datant du Ier siècle avant J.-C., témoigne encore d'une conscience de l'éthérique : au moment de la mort, le corps physique et le corps éthérique se disjoignent. L'époque romaine apporte d'abord la décadence, mais aux XIIè et XIIIè siècles on redécouvre les uvres d'art grecques. Chez les artistes de la pré-Renaissance, les stimulations apportées par I'Antiquité fusionnent avec la manière de voir naturaliste de 1a cinquième époque. Les motifs chrétiens parviennent ainsi à la perfection dans la forme. Ainsi se prépare l'apogée du grand art de la Renaissance.
Dixième conférence, Dornach, 5 octobre 1917................................235
La représentation dans l'art de la nature Imaginative
et spirituelle de la quatrième époque post-atlantéenne
à la naissance de la cinquième, matérialiste : Raphaël
: La Dispute, l'École d'Athènes.
La Dispute de Raphaël : A son époque, le contenu affectif du tableau était une vérité profonde; il ne le serait plus aujourd'hui. Raphaël le peignit à l'âge d'environ vingt-huit ans sous l'influence de deux vieillards : le pape Jules Il et Bramante. Dans ses tableaux, la vision imaginative qui s'était progressivement formée depuis le IXè siècle dans l'humanité chrétienne trouve un achèvement. La redécouverte de l'Amérique, l'invention de l'imprimerie, la conception copernicienne créèrent une image du monde totalement modifiée qui n'avait plus accès directement au contenu de l'art de Raphaël. Une nécessité historique : l'humanité européenne dut refouler les représentations spirituelles pour déployer sa culture ; séparation entre l'Église grecque orientale et l'Église catholique romaine. Les impulsions spirituelles sont refoulées vers l'Est. L'Ouest veut donner au royaume du Christ la constitution d'un empire. Le pape Jules II donne encore à ce royaume le sens de ce qui est réalité dans le monde spirituel. Raphaël, homme de la cinquième époque post-atlantéenne, peint en quelque sorte la protestation de la quatrième époque contre le désert de la primauté des sens qu'inaugure son antithèse, Luther. Le testament du Sud qu'apportent les Imaginations de Raphaël, avec sa richesse de formes et de couleurs, est remplacé par les uvres musicales sans formes visibles du Nord - l'élément du Sud est refoulé. Formant un contraste avec la perspective illimitée de la Dispute, les personnages de ce qu'on appelle L'École d'Athènes sont rassemblés dans un espace clos: au divin est opposé ce qui peut vivre dans l'âme humaine. Le contraste dans les personnages au centre entre celui qui voit et celui qui parle. Le personnage de saint Paul est un problème pour Raphaël : il vient de la vision pour aller vers la parole.
Onzième conférence, Dornach, 15 octobre 1917.............................259
La lutte entre la figuration artistique individualisée
du Centre et la représentation traditionnelle de I'Est (icônes)
à la césure importante entre la quatrième époque
post-atlantéenne et l'aurore de la cinquième : Icônes -
Miniatures - Maîtres allemands.
La transformation du début du XVè siècle s'est préparée longtemps à l'avance. Une impulsion importante est intervenue dans le devenir historique de L'Occident pendant le règne de Charlemagne, aux environs de l'an 800 après J.-C. La papauté prit en mains la direction de l'Europe, l'Empire centre-européen collaborait avec l'Église romaine. Contraste entre l'art refoulé vers l'Est et celui du Centre de l'Europe et du Sud : icônes et Madones de Raphaël. Il fallait qu'un espace soit créé pour recevoir ce qui voulait monter des âmes des peuples elles mêmes. Ceci s'exprima dans les contrées du Nord dans les uvres poétiques : la Chanson des Nibelungen, l'Heliand, celles de Walther von der Vogelweide. L'art exige une expression imagée des événements, mais se sent lié aux règles que la tradition a apportées du Sud dans l'Europe du Centre. Le conflit qui oppose ces deux impulsions apparaît particulièrement distinct dans les miniatures, dans les lettrines, des textes sacrés. De la civilisation citadine émane la force de représenter l'individuel. Dans la peinture de Cologne, l'art plastique traditionnel fusionne avec le besoin de représenter les faits. Les deux impulsions apparaissent plus vigoureusement contrastantes en Allemagne du Sud (retables de Tiefenbronn et de Sterzing). On peut observer à ce moment deux vagues issues des événements dans l'évolution de l'art médiéval: l'une apporte encore du Sud un élément oriental, l'autre monte des profondeurs de l'âme populaire elle-même.
Douzième conférence, Dornach, 22 octobre 1917 ...........................281
Comment les échos de trois impulsions essentielles
des troisième et quatrième époques post-atlantéennes
se conjuguent pour donner l'art de l'orfèvrerie et se prolongent dans
la cinquième : Sculpture paléochrétienne, sarcophages et
reliefs. Berward von Hildeshelm.
A notre époque riche en combats agissent jusque dans la cinquième époque post-atlantéenne des échos de la troisième et de la quatrième. Caractéristique de la quatrième : représenter le sensible imprégné d'esprit : la belle forme humaine s'étendant dans l'espace, cheminant avec le temps en beaux mouvements. A la représentation artistique de la croissance vivante, le christianisme oppose la mort. Pour y parvenir, il recourt aux impulsions intériorisées de la troisième époque post-atlantéenne : le graphisme. La belle statuette du Bon Pasteur ressentie comme une uvre grecque s'oppose à la représentation encore malhabile de la mort par trois croix devant lesquelles se dressent trois formes humaines; la forme grecque libre est contrainte de s'insérer dans une composition. Dans la sculpture des sarcophages du début du christianisme, la composition conçue comme graphisme revêt de plus en plus un caractère symbolique. Le monogramme du Christ accompagné de motifs végétaux et animaux. Durant la civilisation égyptienne, le prêtre recevait les paroles par une révélation d'en haut, et de même le prêtre nordique qui jetait les runes. Dans les reliefs des sarcophages, les ivoires sculptés, etc., la représentation naturaliste va de pair avec les graphismes, les signes. La magie du signe. Le suprasensible s'insinue dans le sensible, et l'Église se l'approprie. La magie de ce qui est sous la terre - l'or et les pierres précieuses sont des signes. Le travail artistique de l'or et des pierres précieuses dans la culture citadine naissante. Le mystère de l'or dans la légende des Nibelungen. Une compréhension nouvelle du mystère de l'or imprégné de l'impulsion du Christ est nécessaire à notre époque ; c'est ce qu'enseigne aussi l'évolution de l'art comprise dans un sens spirituel.
Treizième conférence, Dornach, 29 octobre 1917............................303
Métamorphoses de la conception du Christ dans
la représentation artistique : Fresques et mosaïques paléochrétiennes.
Maîtres italiens. Dürer.
On commence à donner une représentation artistique du Christ aux IIè et IIIè siècles, après que les Évangiles furent achevés. Le monogramme du Christ s'entoure de formes empruntées au passé de l'évolution artistique. Transposition d'éléments païens en scènes des Évangiles, des figurations chrétiennes sont rattachée à des mythes païens, par exemple le Bon Pasteur. Ce qui est spécifiquement païen :le corps humain totalement imprégné par l'âme universelle. C'est dans l'art grec que l'on trouve la dernière empreinte des formes d'art cosmiques-universelles. L'individuel humain dans les satyres. Dans l'élaboration du type de Christ occidental prédomine longtemps le cosmique universel, auquel se mêle l'individuel humain. La tendance romaine à rendre le cosmique abstrait met obstacle à la formation de l'individuel humain jusqu'à Cimabue. Chez Giotto, le psychisme humain transparaît à travers le cosmique spirituel. Chez Fra Angelico, un élément catholique occidental se répand sur l'art. Plus tard, une influence nouvelle de l'hellénisme se manifeste dans la Renaissance naissante. Par contre, dans le Nord, Dürer ne témoigne d'aucun influx cosmique. L'être humain dans le Christ. Une nouvelle tentative est créée dans les sculptures en bois destinées au Gœtheanum.
APPENDICERemarques rédactionnelles...........................................................327
Index alphabétique des noms d'artistes et index des matières..........329
Listes des reproductions et notes par conférence............................333
VOLUME 1
Présentation..................................................................................9
Chapitre 1.....................................................................................11
1861-1872, Kraljevec, Mödling, Pottschach, Neudörfl
Chapitre II.....................................................................................39
1872-1879, Wiener-Neustadt
Chapitre III....................................................................................61
1879-1882, Vienne, Inzersdorf
Chapitre IV...................................................................................83
1882-1884, Vienne
Chapitre V...................................................................................101
1882-1884, Vienne
Chapitre VI..................................................................................114
Vienne et AtterseeChapitre VII.................................................................................127
1886-1889, Vienne
Chapitre VIII.................................................................................146
1886-1889, Vienne
Chapitre IX...................................................................................157
1889-1890, Weimar, Berlin, Münich, Vienne
Chapitre X...................................................................................168
Environ 1890
Chapitre XI...................................................................................174
Environ 1890
Chapitre XII..................................................................................179
Environ 1890
Chapitre XIII.................................................................................189
1890, Vienne
Chapitre XIV................................................................................203
1890, Rostock, Weimar
Chapitre XV.................................................................................225
1890-1894, Weimar
Chapitre XVI................................................................................240
1890-1894, Weimar
VOLUME II
Chapitre XVII..................................................................................9
1892-1894
Chapitre XVIII................................................................................23
1894-1896, Weimar
Chapitre XIX..................................................................................37
1894-1896, Weimar
Chapitre XX...................................................................................54
1894-1896, Weimar
Chapitre XXI..................................................................................72
1894-1897, Weimar
Chapitre XXII.................................................................................88
1897, Weimar
Chapitre XXIII................................................................................102
Weimar, Berlin
Chapitre XXIV...............................................................................109
1897-1899, Berlin
Chapitre XXV...............................................................................120
Berlin
Chapitre XXVI...............................................................................128
Berlin
Chapitre XXVII..............................................................................132
Berlin
Chapitre XXVIII.............................................................................143
Berlin
Chapitre XXIX...............................................................................149
Berlin
Chapitre XXX................................................................................158
1899-1902, Berlin
Chapitre XXXI...............................................................................176
1900-1913, Berlin
Chapitre XXXII..............................................................................184
Berlin
Chapitre XXXIII............................................................................ 202
Chapitre XXXIV............................................................................206
Chapitre XXXV.............................................................................209
Chapitre XXXVI............................................................................214
Chapitre XXXVII...........................................................................220
Chapitre XXXVIII..........................................................................230
Suivant |